Une chasse au DG dans les semi-conducteurs
Etude de cas n°1
Une mission hautement confidentielle
Anne est mandatée par le Président d’un géant de l’électronique pour recruter en toute confidentialité le directeur général de la division « semi-conducteurs ». Le secteur est ultra-concurrentiel : il est nécessaire de procéder à cette recherche avec prudence. Le Président, normalien, rêve d’un polytechnicien.
La short-list ou liste courte
Anne démarre sa chasse avec les cinq entreprises majeures du secteur et, six semaines plus tard, propose une liste resserrée de trois candidats, tous patrons d’activité très qualifiés.
« Mais où sont les polytechniciens ? », demande le Président.
« Dans ce secteur, il n’y en a pas », répond Anne.
Le candidat n°1
Un candidat est éliminé, deux sont retenus. L’un d’eux est particulièrement brillant avec un esprit de synthèse époustouflant. Il a fait une bonne école d’ingénieur et plaît beaucoup au Président. Celui-ci décide de l’envoyer au siège social en Allemagne pour validation.
Lorsque le candidat revient, il ne donne pas suite et se désiste. Ce qu’ignorent le Président et Anne, c’est que le candidat n°1 – qui a dit non – et le candidat n°2 – à qui on a dit non – se connaissent et courrent ensemble le samedi matin. Découvrant à petites foulées qu’ils étaient tous deux chassés pour le même poste, ils ont échangé les rémunérations proposées.
Le candidat n°2
Le Président et Anne se revoient : « Pouvez-vous rattraper le candidat n°2 ? ».
Anne l’appelle tandis qu’il est en croisière aux îles Grenadine : « Le candidat n°1 a refusé le poste et le Président voudrait vous revoir. »
Les deux hommes échangent à nouveau : « Très bien, Président mais je veux tant ! ». C’est la rémunération proposée au candidat n°1. Le Président, coincé, parle avec Anne : « Oui, mais quand même… il est moins brillant… ». Anne rassure : « Il est peut-être moins stratège mais c’est un vrai meneur d’hommes et ses compétences en management sont solides. ». Le candidat n°2 est embauché.
Épilogue
Quinze ans plus tard, Anne déjeune avec le Président : « C’est le meilleur recrutement que vous m’ayez fait. Au sein du comité exécutif, il a été mon meilleur collaborateur. » Le candidat n°2 a fortement développé la division semi-conducteurs et a mené une carrière exceptionnelle.
Le candidat n°1 est devenu consultant.
Moralité
« Le meilleur candidat n’est pas forcément le plus brillant mais le plus adapté. »
D’autres aventures ?